Publié le 20 février 2025 Mis à jour le 20 février 2025

The Conversation - Que ce soit d’un point de vue énergétique, écologique ou une question de vitesse, lorsqu’on navigue sur Internet à la maison, on peut se demander ce qui est le mieux : se connecter à la 5G ou plutôt à sa box ?

Que ce soit d’un point de vue énergétique, écologique ou une question de vitesse, lorsqu’on navigue sur Internet à la maison, on peut se demander ce qui est le mieux : se connecter à la 5G ou plutôt à sa box ?


Tout d’abord, rappelons que, pour les ordinateurs, une connexion filaire fournit un débit plus élevé et plus stable pour une consommation énergétique comparable au wifi.

Pour les autres appareils, l’énergie consommée provient de l’échange d’information entre votre appareil et le data center, qu’on peut décomposer en deux parties :

  • transmission filaire (fibre optique ou cuivre) entre le data center et un émetteur (antenne-relais ou box wifi),

  • transmission par ondes électromagnétiques entre l’émetteur et l’appareil.

La transmission filaire consomme plus d’énergie par un fil de cuivre que par une fibre optique. Si vous n’avez pas la fibre jusqu’à chez vous, cette partie consomme donc plus que pour une antenne-relais qui est connectée par la fibre (d’un facteur proportionnel à la longueur de la connexion cuivre).

Toutefois, pour la transmission à distance, plus l’émetteur est loin, plus il faut d’énergie. Donc le wifi chez vous consomme moins d’énergie que l’antenne-relais sur la colline d’à côté (en moyenne un facteur 5).

En dehors de l’énergie consommée pour la transmission d’informations, proportionnelle au débit, il y a la consommation « passive » de l’émetteur (le simple fait que votre box soit allumée, par exemple).

L’antenne-relais étant utilisée par de nombreuses personnes, la consommation passive par personne est très faible. À l’inverse, pour une box wifi, 95 % de la consommation énergétique est due à cette consommation passive. Cela dit, il est facile de la diminuer : il suffit de l’éteindre.

Donc il y a quelques cas simples :

  • Si vous avez une box wifi à côté de vous, allumée, il vaut mieux se servir de la box wifi.

  • Quand vous ne vous servez pas de votre box, éteignez-la.

  • Si vous avez besoin d’une grande quantité de données (typiquement, services de streaming), préférez un réseau wifi, voire passez par une connexion filaire.

  • Si vous êtes sur réseau mobile, limitez le débit que vous utilisez (notamment la qualité des vidéos).

Pour toutes les autres questions : Vaut-il mieux ne pas avoir de box wifi du tout ? À partir de combien de personnes dans une maison, allumer la box devient-il rentable ? etc. Il n’y a pas de réponses évidentes.

Écologiquement, la question est complexe, car elle prend en compte de nombreux autres paramètres que la consommation d’énergie lors de l’utilisation. Il faut également considérer l’impact de la fabrication des appareils utilisés (qui représente environ 80 % de leur empreinte carbone) et tenir compte de la hausse du débit consommé. La saturation des réseaux mobiles incite en effet les opérateurs à construire de nouvelles antennes-relais, ce qui augmente l’impact environnemental.

La prise en compte de tous ces effets est impossible à résumer dans ce court article. Mais ce n’est pas grave, car les économies d’énergie réalisées en choisissant la bonne méthode d’accès à Internet sont très négligeables devant d’autres actions.

En effet, l’émission de gaz à effet de serre est équivalente pour l’ensemble des actions ci-dessous (8 ou 9 kg eqCO2) :

  • Parcourir 30 km en avion,

  • Manger 250 g de bœuf,

  • Utiliser pendant 5 heures une chaudière à gaz,

  • Parcourir 100 km en voiture à essence,

  • Utiliser pendant 100 heures un four électrique,

  • Laisser allumer une ampoule électrique toute l’année non-stop (environ 10 000 heures),

  • Laisser allumer une box wifi toute l’année non-stop.

Pour résumer, si vous souhaitez diminuer votre empreinte environnementale, nous vous recommandons, par ordre croissant d’importance :

  • d’éteindre votre box wifi quand vous n’en avez pas besoin,

  • de faire réparer vos appareils électroniques,

  • d’acheter en seconde main,

  • de privilégier les transports en commun, le vélo ou la marche,

  • de moins chauffer votre logement (surtout au gaz) l’hiver, et de moins le refroidir en été,

  • de manger moins souvent de la viande (et de privilégier le poulet),

  • de ne pas prendre l’avion.

Calculer son empreinte carbone permet également de se rendre compte concrètement des gestes qui ont un impact réel.The Conversation

Denis Langevin, Maître de Conférences en Physique, Université Clermont Auvergne (UCA) et Pauline Bennet, Maîtresse de conférences, Aix-Marseille Université (AMU)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.