Publié le 18 avril 2024 Mis à jour le 18 avril 2024
CESPAU UCA
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Vincent Moncorgé
Vincent Moncorgé

 

« Le fait d’être une femme n’a jamais été une barrière pour poursuivre mon chemin universitaire et mon parcours professionnel. »


Séverine Moune est physicienne-adjointe en volcanologie, au Laboratoire Magmas et Volcans (LMV, Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand, Université Clermont Auvergne). Scientifique globe-trotter, elle se passionne pour l’étude des gaz volcaniques.

Séverine se souvient comme si c’était hier de ce voyage familial à Yellowstone, aux États-Unis, au cours duquel elle a rencontré sa passion : les Sciences de la Terre. Fascinée par les geysers, enivrée par l’odeur des gaz volcaniques, elle découvre des bassins aux milles couleurs et des jets d’eau brulants expulsés dans les airs jusqu’à 90 mètres de hauteur. Une véritable éruption intérieure pour la jeune femme de 18 ans. C’est décidé : elle explorera les volcans.

Rien ne prédestinait pourtant cette Ariégeoise, grandie loin de toute université, à une carrière scientifique ! Après une première année de physique et une licence en sciences de la terre à Toulouse, l’étudiante décide de suivre son intuition volcanique. Elle quitte la ville rose pour Clermont-Ferrand, direction le Laboratoire Magmas et volcans (LMV). Là, elle s’intéresse au processus de dégazage volcanique, sujet de sa thèse. Ses objets d’étude ? Deux volcans actifs bien différents : l’un explosif en Islande, le volcan Hekla, l’autre au dégazage passif continu, le volcan Masaya au Nicaragua. Puis elle poursuit ses explorations à Hanovre en Allemagne, à l’Institut de Minéralogie, avant d’intégrer définitivement le LMV.

Amérique Centrale, Amérique Latine, Canada, Islande, Petites Antilles, Réunion, Nouvelle Zélande… Séverine, aujourd’hui physicienne-adjointe en volcanologie, parcourt le monde pour prélever les gaz des volcans et ramener des échantillons au laboratoire. Étudier ces gaz, du magma profond à la surface, est crucial, car ils contrôlent le style et la force d’une éruption. Ils ont aussi un impact sur la chimie de l’atmosphère, donc sur le climat et sur la santé des populations environnantes. En plus de cela, cette scientifique passionnée a une mission d’observation et de suivi de l’activité des volcans français, notamment la Soufrière de Guadeloupe. Elle analyse la composition des gaz volcaniques pour détecter de potentiels signes de réactivation ou d‘éruption.

« J’ai l’impression d’avoir plusieurs métiers en un, c’est très stimulant ! » Physicienne en volcanologie, enseignante, directrice de l’Observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe de 2018 à 2021… Et même éditrice ! Cette année, Séverine co-édite en effet une édition spéciale dans un journal de renommé internationale, « Women in Volcanology », pour montrer tout ce que les femmes apportent à la science.

« Parcourir le monde et être scientifique quand on est mère de deux enfants est loin d’être évident tous les jours, concède-t-elle. Mais je suis ravie de montrer que mon métier est compatible avec une vie de famille.  Le fait d’être une femme n’a jamais été une barrière pour poursuivre mon chemin universitaire et mon parcours professionnel. »