Publié le 18 avril 2024 Mis à jour le 18 avril 2024
CESPAU UCA
CESPAU UCA
Vincent Moncorgé
Vincent Moncorgé

 

« J’adore être femme. Je suis fière d’aimer les robes et les mathématiques, la physique, l’informatique. »


Mari Chaikovskaia est doctorante en informatique au LIMOS (Laboratoire d'informatique, de modélisation et d'optimisation des systèmes). Elle le sait depuis toujours : la science n’a pas de genre, elle est la recherche d’une vérité commune.

Depuis toute petite, Mari s'intéresse à la façon dont les choses fonctionnent, à la raison pour laquelle elles fonctionnent ainsi et pas autrement. Ses parents soutiennent son avidité de connaître le monde, sans lui imposer aucune contrainte. Pour elle, c’est une évidence : « La science n'a pas de genre. Chaque humain a sa propre façon de penser, sa propre vision du monde. C'est grâce à cela que nous pouvons progresser, grâce à différents points de vue et à la recherche d'une vérité commune. » Mari est à la recherche de l’harmonie : dans l’entrepôt, pour optimiser les processus de transport ; dans la danse, subtil équilibre entre les partenaires.  

La jeune femme se souvient avoir fait de gros efforts au lycée pour réussir en mathématiques. Sa compréhension de la physique en revanche, était plus spontanée.  « Je sais depuis mon enfance que je veux créer ma propre entreprise. Je suis donc allée à la faculté de physique pour développer une pensée structurelle, en adéquation avec le monde de l’entreprenariat », raconte-t-elle. Après avoir obtenu un magistère de physique quantique, elle se tourne donc vers un domaine plus appliqué et intègre un master en génie industriel.

Son stage de fin d’année de master suscite chez elle un grand intérêt pour le monde de la recherche opérationnelle. Elle décide de faire une thèse sur l’ « Optimisation d’une flotte de robots reconfigurables dans un entrepôt logistique. »
Son monde à elle, ce sont les entrepôts, où d’une certaine manière, elle fait danser les robots ! De nombreuses tâches y restent fastidieuses, comme le transport de charges d'un endroit à un autre. Ses travaux cherchent à optimiser ce processus à l’aide de robots modulables, capables de s’associer ou se dissocier pour s'adapter à la charge transportée. La jeune chercheure effectue les formulations mathématiques qui déterminent combien des robots il faut assembler et à quel moment, de façon à pouvoir transporter toutes les charges de la manière la plus avantageuse.

Dans un environnement technique, s’étonne-t-elle, il est parfois honteux d'être une femme ou d’afficher une féminité stéréotypée : aimer la couleur rose, se maquiller… « J’adore être femme. Je suis fière d’aimer les robes et les mathématiques, la physique, l’informatique. Je ne veux pas choisir entre des catégories qui conditionnent les individus. Chacune de nous est libre de choisir. Il suffit de suivre ce qu’on aime vraiment et ne pas avoir peur de découvrir des directions inconnues. Le monde qui nous entoure est si vaste, si divers et merveilleux ! »