Publié le 18 avril 2024–Mis à jour le 18 avril 2024
« La connaissance et la conscience des différences évitent les incompréhensions. »
Anne Jacquemet-Gauché est Professeur de droit public à l’Université Clermont Auvergne, membre junior de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches portent notamment sur les droits administratifs français et allemand, et plus précisément sur les différences de culture juridique entre les deux États. Sensible aux questions d’égalité, elle tient aussi fermement au respect de la diversité et de la liberté de chacun s’agissant de ses choix de vie.
Anne aime les paradoxes : si, dans sa vie, il faut que ça file « droit », elle apprécie surtout les petits et les grands écarts. Et chérit la liberté que lui offre son métier, celle de pouvoir faire de temps en temps un pas de côté (au moins dans ses rêves), un musée ou une randonnée, même si le plus souvent c’est au pas de course qu’elle va récupérer, au moment du goûter, ses trois mouflets affamés, avant de retourner travailler toute la soirée.
Dans ses recherches aussi, elle cultive cette variété et alterne volontiers entre deux champs de prédilection : le droit de la responsabilité administrative et le droit comparé. Actuellement, elle s’intéresse aux différences culturelles, aux questions d’identité. Loin du genre et de ses frontières, c’est vers celles de l’Allemagne qu’elle se tourne et plus précisément vers le droit administratif. « La connaissance et la conscience des différences évitent les incompréhensions et contribuent à poser les bases d’une entente fructueuse entre les peuples, pense-t-elle, en particulier avec ces cousins germains si proches et pourtant si lointains ». Elle s’attelle à mettre en lumière les spécificités institutionnelles, historiques et sociales qui irriguent les deux systèmes juridiques et donnent à chacun d’eux une physionomie propre. L’occasion de s’évader pour des colloques et pour des séjours de recherche à l’étranger. Ces invitations au voyage sont toujours de belles découvertes, à la fois scientifiques et humaines. Elle s’y rend avec joie et en toute sérénité, son époux étant là pour prendre le relais.
Anne salue l’engagement de tous celles et ceux qui œuvrent à la promotion de l’égalité. Elle-même a disposé de modèles inspirants et inspirés de femmes à l’université – en premier lieu sa directrice de thèse – qui assumaient leur féminité, voire leur maternité, sans s’en encombrer. Ses collègues, y compris masculins, l’ont sans cesse encouragée et savent la motiver, surtout lorsqu’elle doute ou fatigue. Ensemble, ils apprécient de régulièrement deviser – avec humour toujours – à propos des difficultés passagères rencontrées ou d’obstacles à surmonter.
Elle aime transmettre et partager, après avoir tant reçu. Sportive, ses premières expériences en tant qu’enseignante ont eu lieu sur des skis, puis sur une planche à voile. Et si c’est désormais dans un amphi qu’elle s’épanouit, c’est toujours avec cette même volonté. Elle croit au collectif, dans un domaine où les recherches sont plus solidaires que solitaires et où la vie de laboratoire est parfois virtuelle. Et soutient à son tour les jeunes femmes (étudiantes, doctorantes, collègues), afin qu’elles apprennent à poser leurs choix de vie sans se les voir imposer : avoir des enfants ou non ; s’investir et progresser dans leur carrière à leur rythme, sans s’épuiser ; décliner certaines sollicitations sans crainte des conséquences éventuelles. En bref, que chacune soit libre de ses décisions eXXistenti-elles.