Publié le 18 avril 2024 Mis à jour le 18 avril 2024
CESPAU UCA
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Vincent Moncorgé
Vincent Moncorgé

 

« Ce qui m’épanouit, c’est de me sentir utile au bien commun. »


Alexandra Rézard est technicienne de recherche au laboratoire M2iSH (Microbes Intestin Inflammation et susceptibilité de l’hôte) à l’Université Clermont Auvergne. Tombée en amour pour les sciences du vivant, elle met ses compétences au service des chercheurs pour mieux comprendre le rôle des bactéries dans les maladies inflammatoires de l’intestin.

Alexandra se souvient encore du jour où le monde du vivant s’est ouvert à elle. Il avait la forme d’un squelette anatomique et était peuplé de curieux noms latins : radius, cubitus… Elle est en CE1 et déjà très décidée : elle met le cap sur les sciences de la vie. En troisième, après un stage à Maisons-Alfort, elle se voit déjà vétérinaire. Finalement, elle travaillera bien aux côtés des animaux, mais en tant qu’animalier de laboratoire. L’occasion de découvrir un autre monde, tout aussi fascinant, celui de la recherche. Pendant quinze années, elle assiste des équipes de biologistes, à l’hôpital Necker à Paris puis à Clermont-Ferrand, dans des domaines aussi variés que l’immunologie, le diabète et ce qui est désormais, depuis 2018, sa nouvelle passion : le microbiote intestinal.

Déjà concernée par les facéties de ses propres intestins, Alexandra a la fabuleuse opportunité d’orienter ses missions autour de cet organe sous-estimé au sein du laboratoire M2iSH. Là, elle apprend avec enthousiasme à connaître les habitants de son « deuxième cerveau », nommé ainsi car un vaste réseau de centaines de millions de neurones s’étend le long du tube digestif.

Sa mission est d’apporter un soutien technique aux scientifiques et chercheurs. Préparation des échantillons, réalisation d'expériences… Sa contribution à la gestion du laboratoire est primordiale. Elle apporte ainsi sa pierre à l’édifice à l’étude de l'interaction entre les bactéries Escherichia coli, associées aux maladies inflammatoires de l'intestin – notamment la maladie de Crohn – et les cellules de l’intestin.

Quand elle évoque son sujet de recherche, Alexandra est intarissable : « Les bactéries sont des organismes unicellulaires microscopiques, qui font partie des premières formes de vie connues sur Terre, elles sont fascinantes car elles sont partout ! s’enthousiasme-t-elle. Sur nous, à l’intérieur de nous, dans notre environnement et surtout, il en existe des « bonnes et des mauvaises » et c’est de ce subtil équilibre que dépend notre état de santé général ».

Ce que la jeune femme aime par-dessus tout, c’est jouer aux experts dans le domaine de la biologie moléculaire : comme dans les séries télévisées, ses maîtres-mots sont « extraction d'ADN » et « génotypage par PCR » pour déterminer le profil génétique, non pas des humains, mais des souris ! Quand ses rongeurs sont bien identifiés, elle se préoccupe d’autres organismes bien plus microscopiques mais tout aussi vivants : les bactéries. Son rôle est alors de faire croitre et se multiplier ces micro-organismes dans des milieux de culture spécifiques.

En parallèle, Alexandra doit gérer les stocks, commander le matériel et les produits nécessaires à la réalisation de ces activités. Elle doit aussi se préoccuper du respect de l’environnement et de la santé d’autrui dans l’accomplissement de ses missions… sachant que dans un laboratoire, le tri des déchets n’est pas aussi simple qu’à la maison ! Pleine d’énergie, volontiers volubile, elle accompagne aussi les nouveaux arrivants et stagiaires dans la découverte du laboratoire de recherche, les forme sur les techniques qu’elle maîtrise… « J’aime transmettre. Ce qui m’épanouit, c’est de me sentir utile au bien commun, de participer à mon niveau à la recherche médicale. »