Publié le 6 décembre 2023 Mis à jour le 5 mai 2025

Guichet des Sciences - Une réponse de Catherine Lenne.

Un arbre aux feuilles attaquées par un herbivore produit des substances de défense. Son voisin de chambre de culture, indemne, se met aussi en état de défense[1] comme si l’arbre attaqué l’avait prévenu… De nombreux travaux ont ainsi montré qu’une plante émet des signaux, perçus par les autres, et qu’elles semblent donc bien communiquer entre elles. Les arbres aussi émettent des composés chimiques dans l’air et/ou dans le sol. Ils sont aussi capables de percevoir ces substances et d’y répondre. De plus, leurs racines vivent associées à des filaments de champignons qui les connectent physiquement, autorisant potentiellement les échanges[2].



Par contre, on ne sait pas si les messages sont émis par l’arbre avec la finalité d’être reçus par un autre, pour une véritable communication ! D’autres chercheurs ont montré en effet que les signaux aériens sont très vite dilués et perdus dans le vent. La communication ne serait donc destinée qu’à la plante elle-même, de feuille à feuille, pour sa mise en alerte globale et rapide, et la perception par les voisins serait seulement accidentelle et fortuite[3]. La communication entre les arbres est donc toujours un front de science !
 
Références

[1] « Rapid changes in tree leaf chemistry induced by damage: evidence for communication between plants », I.T. Baldwin & J.C. Schultz, Science, 1983, 221(4607):277-9. doi: 10.1126/science.221.4607.277.

[2] « Sensibilité et communication des arbres : entre faits scientifiques et gentil conte de fée. », M. Fournier & B. Moulia, HAL Id: hal-02045256. https://docplayer.fr/235620687-Sensibilite-et-communication-des-arbres-entre-faits-scientifiques-et-gentil-conte-de-fee.html

[3] « Dans la peau d’un arbre », C. Lenne, 2021, Editions Belin, 492 pages.


Pour aller plus loin : [Conférence Catherine Lenne] Quand les forêts murmurent